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Madeire - Canyoning sur le jardin flottant

Après avoir rêvé de cette destination depuis des années, nous sautons dans l'avion ce printemps 2022 direction l'île portuguaise de Madère, située au large du Maroc et au nord des Canaries avec pour seul bagage : un kit de canyoning et des grandes cordes, avec une équipe d'amis, bons techniciens de l'activité. Nous avons prévu 10 jours sur place, sans programme franchement établi. Un seul objectif : faire un maximum de canyons possible !


Nous arrivons dans la nuit. Notre hôte Francisco vient nous chercher à l'aéroport avec deux voitures qu'il nous loue pour le séjour. L'organisation est aux petits oignons ! Nous avons la surprise de nous réveiller à Quinta Da Colina, dans notre villa perchée dans le collines abruptes de Sao Vicente, l'épicentre du canyoning. Vue sur la mer bleu azur, pergolas de vignes verdoyantes, cimes de basalte dentelées, magnifique floraison du printemps sur Madeire, connue comme le "jardin flottant", belle douceur sous un soleil éclatant (qui ne durera pas). On est déjà comblés, et on se rend compte que 10 jours, ça va être très court !


Quinta da colina, Camps de base canyoning à SAo Vicente
Quinta da colina, Camps de base canyoning à SAo Vicente

La plus grosse concentration de canyons se trouve dans le cirque situé à proximité de Seixal, à environ 10 minutes de Sao Vicente. Il y a aussi quelques belles courses du côté de Faial, dans un massif situé plus à l'Est et plus proche de Funchal et quelques autres belles courses qui descendent côté Rabaçal.

Nous nous trouvons sur la côté Nord de l'île, peu touristique, si ce n'est que pour des excursions à la journée pour faire le tour des Miroudouro - les points de vue depuis la route. Les touristes préfèrent en général séjourner sur la côté sud, où le climat et la végétation n'ont rien à voir avec le nord, il y fait beaucoup plus chaud et il pleut beaucoup moins. Nous n'avons rien à y envier et sommes heureux de séjourner avec les portuguais en doudoune et bonnet dans la brume et la bruine éternelle.


Pour choisir nos parcours, nous nous basons sur le topo de Antoine Florin (très pratique pour les points GPS), sur l'incontournable site internet de Descente-Canyons (la plupart des infos sont des copies du topo d'Antoine Florin qui est un peu obsollète, intéressant pour les débits) et sur le site très bien fait de CanyoningCaMadeira. Côté GPS, alors qu'Iphigénie se révèle quasiment inutile, Maps.me fait ses preuves ! Une carte de l'île au 1/200.000 nous a également été très utile pour nous repérer.

L'objectif étant de faire les plus belles courses (toutes les pastilles bleues sur DC), les plus long dénivelé (un canyon compte 1400m de dénivelé!), les plus grandes verticales (un canyon a une cascade de 170m dont 140m plein vide), les plus beaux paysages (un canyon a une cascade très connue de Madeire qui se jette dans la mer).


Avant de se lancer dans les canyons de grande envergure, nous consacrons les deux premiers jours pour s'habituer à Madeire, comprendre comment l'île fonctionne, dans quel état sont les accès, vérifier si la topo est fiable, si on trouve facilement. Il se trouve que Madeire est une destination peu renseignée en terme de "débits" sur DC. Ce qui veut dire qu'on n'a pas trop d'idée de l'état des amarrages, si les sentiers sont marqués ou non.


Canyon de Lajeado

Enchainement de verticales dans le canyon de Lajeado, Rabaçal
Enchainement de verticales dans le canyon de Lajeado, Rabaçal

Nous choisissons comme premier canyon Lajeado, situé dans le secteur de Rabaçal, et ne regrettons pas cette entrée dans la matière ! Lajeado est un magnifique canyon avec pleins de sauts dans la partie sup qui ne présente aucune difficulté et qui enchaine ensuite sur un petit cassé avec deux verticales de 80 et 110m qui s'enchainent, puis le cours d'eau s'encaisse à nouveau un petit peu. On conseille cependant de sortir RD à l'ancien barrage car le final n'est plus pratiqué, l'équipement est vétuste et il n'y a plus de sentier de retour. On en a

Saut dans la partie sup de Lajeado, Rabaçal
Saut dans la partie sup de Lajeado, Rabaçal

pris pleins les yeux dès ce premier jour sous un beau soleil. En revanche, les accès "navette" mentionnés dans le topo ne sont pas terribles, nous avons dû y aller à l'azimut, et pour le départ, et pour la sortie. Notre conseil : se garer à Rabaçal et faire la marche d'approche via un sentier marqué sur mapsme jusq'à un canal qui mène tout droit à l'entrée du canyon (1h). En plus la marche est très belle. La navette ne vaut pas le coup.








Canyon de Jungle Rain - Lombo Queimado

Départ de Jungle Rain, avec mer de nuage sur le cirque
Départ de Jungle Rain, avec mer de nuage sur le cirque

Pour notre deuxième canyon nous choisissons de découvrir un canyon qui débouche dans le cirque de Seixal, une nouvelle fois nous sommes conquis ! Jungle Rain est une magnifique course qui part du Plateau de Paul da Serra (qui va devenir notre point habituel de départ des canyons pour les descentes "intégrales"). Niveau logistique sur l'île de Madeire en terme de canyoning, on comprend que pour monter ur le plateau en haut du cirque, il y a une énorme navette de 30km et 1500m de dénivelé à faire. Cela représente beaucoup de temps, d'énergie et d'essence. Nous avons trouvé les services de navette de moniztur.pt que nous remercions chaleureusement pour leur aide précieuse. Sans eux

La C105 de Jungle Rain
La C105 de Jungle Rain

nous n'aurions jamais fait autant de canyons en intégrale et aurions fait comme la plupart des canyoneurs doivent faire, seules des parties inférieures ou médianes. Nous donnons donc RDV à Moniztur à 8h à la pisciculture de Seixal, située à 5 minutes de la fin de nos gros canyons. Puis nous montons sur le plateau de Paul da Serra d'où commencent les plus gros canyons intégrales. On comprend vite que les départs ne sont pas beaucoup fait car les accès sont quasiment voir totalement inexistants. On chemine à l'azimut dans les bruyères, les ajoncs et souvent dans la brume et le vent, en rayant nos petites gambettes. Finalement, on regrette la machette ! L'accès jungle de Jungle Rain n'est pas très long et le départ est ambiancé d'entrée de jeu. Sur le plateau les débuts de canyons, en cette saison, sont complètement secs, mais pas d'inquiétude, les chevelus hydrographiques sont tellement denses que de nombreux affluents ne tardent pas à bien alimenter le canyon. Heureusement, quasiment tous les canyons sont pompés par d'incroyables canaux (les "levadas" du verbe llevar, emmener) qui permettent d'acheminer

Sortie de Jungle Rain via le canal de Seixal
Sortie de Jungle Rain via le canal de Seixal

l'eau jusqu'à la côte sud, où se concentre la plus grande parrie de la population mais qui est beaucoup plus aride. Ces réseaux de canaux est inégalable dans le monde, et compte pas moins de 2150km. Rien n'a rebuté les Portugais, dès le 16ème siècle pour construire ces canaux vertigineux, pour creuser ces tunnels interminables (certains font plus de deux kilomètres!) et parfaitement droits. Et encore heureux qu'ils existent, sinon beaucoup de descentes seraient bien plus compliquées, voir impraticables, et les timings beaucoup plus longs ! En ce mois d'avril, nous trouvons que les débits sont justes parfaits sur l'île.

Jungle Rain est un très bel affluent du canyon de

"Madre de Louro" Excroissance sur un laurier par un fongue parasite
"Madre de Louro" Excroissance sur un laurier par un fongue parasite

Delgado, avec une magnifique C105 (cascade de 105m), de beaux encaissements variés et une sortie épique par un canal qui prend sa source à mi-hauteur d'une cascade de 75m ! le retour à la pisciculture se fait par le canal de Seixal, vertigineux puis par une successions de marches abruptes en forêt.

















Canyon de Mega - Cascada do Vento


Descente en rappel improvisée pour trouver le départ du canyon de Méga
Descente en rappel improvisée pour trouver le départ du canyon de Méga

Bien que mal documentée, nous choisissons de faire l'intégrale de Mega, en suivant le topo d'Antoine Florin. Départ donc du plateau de Paul Da Serra où l'accès est finalement bien plus compliqué qu'il n'y parait : la végétation est tellement dense qu'on ne sait pas comment y pénétrer. "On fait les sangliers" comme on dit dans le jargon, Antho et Charlie devant, qui cassent les ronces et débroussaillent comme ils peuvent avec des batons. On y va à l'azimut, une heure durant. Le "cours d'eau" dessiné sur le GPS ne ressemble en rien à un cours d'eau dans la réalité. On "bartasse" jusqu'à arriver à un apic qui nous oblige à descendre en rappel sur 25m sur des petits troncs de bruyère. Puis nous cheminons de nouveau jusqu'à tomber sur une pseudo sente marqué à la

L'équipe casse la croute avant d'entamer la descente du canyon de Méga
L'équipe casse la croute avant d'entamer la descente du canyon de Méga

machette et un filet d'eau qui se dessine enfin, et même des ancrages ! On met 1h30 pour arriver environ 200m de dénivelé sous l'entrée donnée par Antoine Florin. Jusqu'à la partie médiane le canyon se descend tantôt sur point, tantôt sur AN, en bartassant. Pour Madeire, la partie sup est une bouse, sauf la dernière cascade qui en jette. Mieux vaut entrer par le canal qui mène à la partie médiane, sauf si vous ne voulez pas porter votre corde de 140m sur 600m de dénivelé ! Car la partie médiane n'est accessible qu'à pied.

La partie médiane est très mignonne et bien encaissé dans cette roche rouge caractéristique de l'île, puis la partie inf est très belle, avec cette

Après trois toboggans rigolos, arrive la cascade de l'Ouragan, 170m
Après trois toboggans rigolos, arrive la cascade de l'Ouragan, 170m

magnifique cascade de l'Ouragan de 170m, fractionnée à -25m pour un plein pot de 140m. Nous sommes descendus RD, l'équipement est niquel. S'enchainent de très belles verticales (60m, 20m, 40m) qui valent toutes le coup.

Retour heureux à la pisciculture, heureux de pouvoir enfin couper notre rouleau de 200m de corde acheté spécialement pour cette grande verticale !

Le soir nous avons le luxe de savourer les délicieuses truites grillées au barbecue, et achetées à la pisciculture du cirque pour 1€50 seulement pièce !





La C60 qui suit l'Oruragan, et la C170 en arrière plan
La C60 qui suit l'Oruragan, et la C170 en arrière plan

Canyon de Bonito

Belle énergie à l'approche du canyon de Bonito
Belle énergie à l'approche du canyon de Bonito

Nous décidons pour ce quatrième jour de changer de massif et d'aller voir un peu ce qui se passe plus à l'est. On fait un peu de panoramic drive jusqu'à Faial et nous cassons encore un fois la tête sur les accès. Notre travail en amont de repérage sur les cartes ne correspondant (encore une fois!) pas à la réalité du terrain. On s'organise donc nous même les accès, sans navette. Pour Bonito il faut se garer au plus près de l'accès pour le Miradouro Da voltas (jusqu'à ce que la piste soit impraticable en voiture). De là commence la marche d'accès qui est très bucolique, sans ronces et en pente douce. Quoi demander de plus pour "ce jour de repos" ?

Le canyon est toute aussi bucolique et, pour une fois, nous descendons un débit réel car aucune levada ne

Ambiance ludique dans l'eau turquoise de Bonito
Ambiance ludique dans l'eau turquoise de Bonito

vient pomper de l'eau dans le canyon. Le cadre est très sauvage, la forêt de lauriers est majestueuse et, à cette altitude, il fait très bon ! On s'amuse comme des petits fous à sauter dès que possible dans une eau cristalline pleine de truites, ressourcés par le cadre environnant. Le canyon s'encaisse mignonnement de nouveau dans cette roche rouge, le paysage est varié et nous passons un temps à faire les hamster dans un toboggan à pic où, grâce à une corde en fixe préalablement installée, certains remontent faire un saut de 10m magnifique, ou bien refaire le toboggan. Suit ensuite une très belle cascade de 40m aux allures de gouffres et la sortie n'est plus très loin. Nous ressortons sans peine via un canal puis avons le droit à être remontés en stop

Superbe toboggan dans le canyon de Bonito
Superbe toboggan dans le canyon de Bonito

et à toute zibure sur la piste cabossée dans un van conduit par des Portuguais bien éméchés qui nous aurons bien fait rigoler.



C40 aux allures de gouffre dans le canyon de Bonito - Madère
C40 aux allures de gouffre dans le canyon de Bonito - Madère























Canyon de Delago


Départ partie Sup de Delgado, on voit la mer !
Départ partie Sup de Delgado, on voit la mer !

Cette grande course on l'attendait avec impatience : les fameux 1400m de dénivelé négatif (ce qui est plutôt rare dans la vie d'un canyoneur) et un terminal à la mer par un cascade de 80m, la cascade la plus photographiée de l'île. On prend la navette plus tôt que d'habitude (6h30) et avons calculé le timing pour arriver à 20h30, à marée basse selon la table des marée du jour, ce qui nous permettra de rentrer à pied (30min) à la voiture laissée au bord de la route. L'accès pour une fois est facile. Départ du plateau Paul da Serra au même endroit que d'habitude, on prend la même piste que d'habitude mais cette fois-ci jusqu'à son terminus, jusqu'à trouver une petite sente bien marquée (pour une fois!) qui nous mène là même où commence le canyon de Delgado. De tout

Magnifique passage aux écailles de tortues dans le canyon de Delgado, Madeire
Magnifique passage aux écailles de tortues dans le canyon de Delgado, Madeire

là haut, on voit la mer, à seulement 2km à vol d'oiseau de notre départ ! La partie sup est quasiment sèche et se descend que sur AN. Si ce n'était pas que pour "cocher" les 1400m de dénivelé, on s'en serait abstenu. Sinon il y a un accès via un canal qui mène directement à la partie médiane. Cette deuxième partie serait magnifique si le canal ne lui enlevait pas la totalité du débit ! Heureusement que des affluents viennent l'alimenter plus tard. Pas mal de marche dans les blocs, d'ailleurs pas mal de blocs et d'éboulements assez frais, on s'abstiendra de faire ce canyon par temps de vent ou de pluie. Ces longue marches sont ponctuées de d'obstacles très beaux, donc une cascade en geyser qui descend dans un bon débit, et une nature de roche très variées

Final grandiose du canyon de Delgado à la cascade de Viu de la Nova - Madeire
Final grandiose du canyon de Delgado à la cascade de Viu de la Nova - Madeire

avec des "écailles de tortues" (érosion des orgues basaltiques par le haut et non à la verticale) et des fracturations de la roche magnifiques.

Partie inf : A faire en enchainant la partie médiane sinon c'est très très court. La partie inf est bien soutenue. En revanche les vasques se sont engravées il n'y a plus de sauts/tobs à faire. La cascade finale est aussi belle qu'attendue. Elle ne fait pas 90m, elle doit faire dans les 70m.


















Canyon de Ribeiro Frio Superieur


Allez, aujourd'hui on se fait un vrai canyon de repos, car Bonito, pour un jour de repos, nous a finalement pris 8h! Toute l'équipe étant moniteurs de canyon/spéléo le reste de l'année, nous sommes heureux de faire un canyon commercial pour voir ce qui s'encadre dans le coin. Le canyon, situé dans le parc naturel de Ribeiro Frio, n'est pas très loin de Funchal. Nous ne sommes pas déçus de la descente, ça donne envie de rester faire une saison sur l'île. Ribeiro Frio Sup est très mignon. Pour une fois on fait la navette (2km), et les accès sont très faciles. Le canyon commence par une très belle C40 puis s'encaisse dans ce basalte chargé de mousse et de fougères, avec des lignes d'inclusion d'une autre roche (?) qui donne un très beau panorama. Il y a des petits sauts, des petites nages, les descentes en rappel sont faciles. Un vrai petit bijou !





Combo de Pedra Branca et Canyon de Funda


Il pleut toute la nuit à tambour battant, force est de constaté que nous ne pourrons pas faire de gros canyon aujourd'hui, on ne sait pas comment réagissent les canyons et à quelle vitesse les canaux arrivent au trop plein. Nous annulons la navette prévu ce jour et nous rabattons sur deux petits canyons dans le secteur de Seixal. Deux petits canyons où il serait plaisant d'emmener des groupes.

Nous bénéficions d'un autre jour de repos avec ces mini dénivelés à cette basse altitude. La douceur nous étonne. Nos deux petits canyons finissent à la mer.

Pedra Branca, avec son accès dans les fougères arborescente, est connu pour sa C60 d'entrée, mais la suite n'est pas à jeter non plus, si ce n'est qu'il ne coule pas. Il serait très sympa à faire en eau. Terminus à la mer où certains se régalent dans les vagues qui viennent s'éclater sur les rochers.



Funda est un cran au dessus esthétiquement parlant. La marche d'approche est mignonne et fait passer par un petit hameau bien paisible. La première grande cascade de 70m se jette dans un pseudo gouffre est l'encaissement est continu et de toute beauté. Il y a même quelques petites sauts à partir de la roche rouge. Belle continuité jusqu'à la mer de nouveau au coeur des falaises fleuries d'une incroyable variété de plantes, dont de superbes espèces de joubarbes (Aeonium de Madère)




Le soir, RDV chez l'habitant qui nous a concocté un super bon ragout de poule et de riz épicé, avec vins et bière à volonté. On a enchaîné à goûter la série d'alcool maison : vin de poire, vin jeune (de ses propres vignes, chaque madeirien à des vignes en guise potager), madeire local, alcool infusé à la feuille de marijuana et la soirée s'est finie sur une partie de dominos à la portuguaise. De quoi avoir du mal à se réveiller le lendemain !



Après les canyons, poule au pot chez l'habitant - Sao Vicente - Madeire
Après les canyons, poule au pot chez l'habitant - Sao Vicente - Madeire

Canyon de Seixal


La météo est au beau fixe - Paul da Serra - Madeire
La météo est au beau fixe - Paul da Serra - Madeire

Les jours défilent et on a encore faim de grandes courses ! Il nous reste tellement de "pastilles bleues" (les meilleurs canyons sur le forum de DC) à faire qu'on se rend bien compte qu'il faudra revenir pour continuer le travail.

Seixal est le collecteur du cirque, il collecte tous les magnifiques canyons, dont nous en avons déjà descendus certains. Cela dit, le nom est trompeur car en fait, on ne rentre pas par Seixal mais par un de ses premier affluents, qui s'appelle Lajeado (eh oui, comme le canyon du premier jour, mais ce n'est pas le même cours d'eau).

Comme d'habitude, nous choisissons de faire l'intégrale et nous faisons dropper par le LandRover de Moniztur au croisement sur le plateau de Paul Da

Accès dans les ajoncs - ça griffe ! Canyon de Seixal Intégral
Accès dans les ajoncs - ça griffe ! Canyon de Seixal Intégral

Serra. On bartasse dans les ajoncs de nouveau, cette fois ci le vent et la brume ne nous épargnent pas, si bien que notre chauffeur se demande ce que l'on va bien faire par une météo aussi pourrie. "Faites attention" s'inquiète-t-il en nous voyant disparaitre dans la brume, en short/doudoune, chargés de notre équipement.

Nous sommes désormais habitués d'accéder aux canyons en visant le point GPS d'entrée donné par le topo d'Antoine Florin. Mais cette course, plus connue que les autres, est balisée par des panneaux. Pas de difficulté d'accès, donc. La partie sup de Seixal n'est pas formidable mais ça permet de se mettre en jambe. La partie médiane, où l'on rentre dans le collecteur de Seixal sans s'en rendre compte, est

Magnifique encaissement de Seixal
Magnifique encaissement de Seixal

très belle avec plusieurs passages épiques, une très belle baume avec écailles de tortue, de belles verticales, d'incroyables encaissements dans de la rouge rouge. La partie inf, à partir du canal, ressemble à la vallée de la Roya après la tempête Alex : chaos de blocs et éboulements en pagaille, le paysage est partiellement détruit. A la fin on retrouve un mignon petit encaissement avant de rejoindre la confluence avec le canyon de Hortela.








Canyon de Hortela


C70 de a partie Inf
C70 de a partie Inf - Canyon de Hortela

Sans jour de pause nous enchainons avec la cerise sur la gâteau, pour beaucoup le plus beau canyon de l'île, avec l'intégrale du canyon de Hortela. Sup, Médian, Inf, tout est incroyable ! Ça vaut le coup de partir du plateau donc. A noter que le départ de la partie médiane est la naissance de la Levada Do Norte, canal que nous avons beaucoup croisé dans le cirque. On voit beaucoup de canaux passer, mais rarement des naissances. Ce passage laisse songeur quand on s'imagine l'ampleur du canal, qui achemine l'eau du canyon que nous parcourons, jusqu'à Funchal. Encore une fois nos pensées se tournent vers les bagnards, les esclaves et les Portuguais qui ont eu l'audace (si ce n'est le choix) de construire ces canaux. L'accès à Hortela Sup est balisé et pratiqué,

Passage sous blocs au pied de la C70
Passage sous blocs au pied de la C70 - Canyon de Hortela

on voit que les équipes le font en intégrale. Encaissements majeurs, verticales magnifiques, eau turquoise, il ne nous manquait que le rayon de soleil pour faire ressortir cette végétation magnifique. On traverse pour la dernière fois du séjour les étages climatiques de l'île avec les ajoncs et les arbres-bruyères du plateau (1450m-1300m), la laurisilve (1300m-300m), cette forêt de lauriers endémiques de l'île qui date du Tertiaire, avec des arbres de lauriers de différentes espèces et pouvant atteindre 40m de haut ! Puis enfin le dernier étage climatique, plus chaud, avec ces étendues de fougères arborescentes, ces champignons dont on ne se lasse pas et toutes ces fleurs (300m-0).


Un affluent notoire - partie sup de Hortela
Un affluent notoire - partie sup de Hortela
















Enchainement final de Hortela
Enchainement final de Hortela
















Souvenir de la Laurisilve - Accès au canyon Do Vento (Méga)
Souvenir de la Laurisilve - Accès au canyon Do Vento (Méga)


Canyon de Passo Inférieur


Accès pépère par le canal au canyon de Passo, en zieutant les truites.
Accès pépère par le canal au canyon de Passo, en zieutant les truites.

Dernier jour de canyoning sur l'île, on se contente d'une partie inférieur pour pouvoir laisser sécher notre matos avant de prendre l'avion le lendemain. Après un très dur choix dans le dernier canyon à parcourir, nous jettons notre dévolue sur le canyon de Passo, qui est situé à 7min en voiture de la maison. On se paye la totale du confort: navette, accès et retour que par les canaux (donc à plat). L'ambiance est à la rigolade, Charlie tente d'attraper des truites mains nues dans le canal (il en rêve depuis le début du séjour!), notre frisbee nous accompagne toujours. En revanche le canyon est peut-être notre moins joli du séjour : des tas d'arbres et de blocs sont tombés dans le canyon, de la ferraille en pagaille jonche le parcours. Il devait être

L'obstacle majeur de Passo Inf
L'obstacle majeur de Passo Inf

beau avant ce désastre. En revanche il est un chouille technique, c'est l'occasion de faire quelques manips. de cordes : MC multipoints, fractio plein vide, déviation largable, on en aura jamais autant vu !

Sèchage du matos comme prévu l'après midi sous un soleil de plomb et direction Funchal pour notre dernière soirée, arrosée une bonne partie de la nuit au Poncha local dans le quartier historique. De quoi conclure un magnifique séjour sur cette îl où il nous tarde déjà de revenir.
















En résumé - Infos Pratiques


En résumé, l'île de Madère présente des canyons pour tous les goûts et tous les niveaux. Bien que connu pour ses longues courses techniques avec de belles grandes verticales, il ya aussi de quoi se régaler dans des canyons de moins grande envergure avec de magnifiques paysages. L'île se prête bien à organiser un séjour de canyoning.


Equipements : en bon état, équipés à la spéléo. Pas de tonchage de corde et très intuitif. C'est pas mal d'avoir des plaquettes et des écrous de 10 et de 12 car les ancrages situées sur les levadas disparaissent parfois, mais il reste souvent le goujon. Et bien sûr de la sangles à abandonner et quelques maillons rapides.

Accès : Dans le cirque de Seixal, pour les intégrales prendre la navette Moniztur.pt jusqu'au plateau Paul Da Sera, jusqu'à un croisement de la route avec la piste. Il y a un gros panneau avec la description des canyons majeurs. Pour les parties médianes et inf, accès à pied par les canaux depuis la pisciulture à Seixal. Dans ce cas, il y a souvent besoin de la frontale pour traverser les tunnels des levadas.

Infos et topos : canyoningcamadeira. Dans le topot d'Antoine Florin les hauteurs des cascades sont toujours bien plus grandes qu'en réalité.

Point de chute : Sao Vicente (pour un groupe de 6-8 personnes nous recommandons la villa QuintaDaColina (à réserver sur tripadvisor). Voitures de location à louer à la villa aussi. Francisco vient vous chercher à l'aéroport.

Repas : Quelques restaurants, cantines et repas chez l'habitant sur le littoral et dans les collines de Sao Vicente suffisent pour se restaurer le soir de plats typiques de l'île accompagnés du chant du Pétrel.

Cordes : Avec 80m on passe dans toutes les courses majeures, et bien sûr une 140m pour la cascade de l'Ouragan.

Plats typiques : on a essayé de tous les goûtés entre autres : la brochette de boeuf, la brochette de poulpes/gambas, le sabre noir, les lapas (patelles), le madeire à différents âges et pour terminer en beauté, le poncha avec rhum de l'île et jus de goyave de l'île. Tout ceci accompagné du vin rouge de Sao Vicente et de la bière populaire.

Avion : Vol Direct Ryanair Marseille-Funchal



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